Koharutie

Biographie / Biography

KOHARUTIE
Né en 1977, Japon. Vit et travaille à Hiroshima, Japon.

Born in 1977 in Japan. Lives & works in Hiroshima.


EXPOSITIONS / EXHIBITIONS
* Expositions personnelle / Solo show

2011

* L'Enfant du Printemps, Galerie 13 Jeannette Mariani, Paris
Slick Paris, Galerie 13 Jeannette Mariani, Paris

Présentation / Introduction

Explorant l’envers émotionnel des illustrations pour enfant, Koharutie transgresse les codes d’un genre pour en inventer un nouveau : l’Emo-Pop Art, ou l’art de donner forme à ses angoisses à partir d’images faites pour exprimer de tout autres sentiments. Mélant la naïveté la plus féconde à l’introspection la plus sévère, les oeuvres ainsi créées reflètent les paradoxes de notre époque.
Koharutie (en français, « l’enfant du printemps ») cherche à faire de ses blessures d’enfant, le point de départ de sa renaissance.


Exploring the emotional other side of illustrations for children, Koharutie transgresses the codes of a genre to invent a new one: Emo-Pop Art, or the art of giving shape to one’s anguish from images made to express any other feeling. Mixing the most fecund naiveté and the strictest introspection, the works thus created represent the paradoxes of our time.
Koharutie (in English, ‘the Spring child’) tries to turn his child’s wounds into the starting point of a renewal.


Presse / Press

Renewal by Koharutie

CLAM

 2011-11-30

Le Journal des Galeries _ Jérôme Cassiou

ARTE Journal

 2011-06-15

Koharutie met au monde l'enfant du printemps

Sortir à Paris

 2011-05-23

Art by Galerie 13 Jeannette Mariani

Dealer de Luxe

 2011-03-20

Actualité / News

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Texte / Text

L’innocence meurtrie.

« O chers enfants des hommes,

dans quelque île, dans quelque lieu que vous habitiez,
et quelque nom que vous portiez, remarquez ceci.
Le Dieu du ciel et de la terre qui soutient notre corps et notre âme nous appelle tous dans un seul amour. » Jacob Boehme


Le propre de l’enfance est d’être à l’image de la passion. Autrement dit, de vivre chaque instant de l’existence comme s’il pouvait être le dernier. C’est pourquoi, les enfants ne vivent pas exactement dans le même monde que celui des adultes, mais dans un espace érotique où le rêve se mêle à la réalité sans pour autant que ces deux termes soient clairement dissociés. Voilà, sans doute, la raison pour laquelle les dessins de Koharutie ne nous présentent pas seulement l’image d’une petite fille au coeur meurtri, mais bien aussi, le combat de l’innocence luttant contre les cauchemars dans lesquels s’enfonce – chaque jour un peu plus - la vie des adultes.


«Si j’utilise mes émotions et la force de la vie comme de la terre et des graines que j’arrose, alors, sur le papier, fleurira naturellement ce qui doit fleurir. Naîtra ce qui voudra naître. »


Plongeant son pinceau dans les mille et une couleur de son émotivité, chaque oeuvre de Koharutie est d’abord et avant tout le fruit d’une âme ayant choisi de ne pas renoncer à sa vérité intérieure. Se servant du dessin comme d’un instrument lui permettant de se connaître lui-même, les métamorphoses des figures enfantines qui hantent son univers sont comme autant d’images nous révélant les multiples drames que traverse le coeur de cet artiste poète.


« Pour moi qui regarde, si les enfants sont tristes, moi aussi, je suis triste, si les enfants souffrent, moi aussi, je souffre. Les enfants se projettent en moi et me voilà redevenu comme un enfant.»

Le visage tantôt couronné d’un poisson chat, tantôt transpercé par une tête de mort, quels que soit les évènements qui affectent ces figures de l’âge tendre, une chose demeure à peu près constante : quel que soit le degré de souffrance qui les oppresse, quelle que soit la violence des visions qui les emprisonnent, c‘est toujours à notre part d’humanité la plus essentielle que ces enfants s’adressent, et que leur innocence tente de maintenir en éveil. Car, comme le dit si bien Jacob Boehme : « Les enfants sont nos maîtres d’école; avec notre sagacité, nous sommes des fous auprès d’eux.»



Bruised Innocence.

“Oh, dear children of men,
on whatever island, in whatever place you live,
whichever name you bear, hear this:
The God of Heaven and Earth that supports your body and soul calls us all in one love.”
Jacob Boehme


The essence of childhood is a reflection of passion. In other words, to live every moment of existence as if it could be the last. This is why children do not live exactly in the same world as adults, but rather in an erotic space where dreams mingle with reality without clearly differentiating the two terms. This, without a doubt, is the reason why the drawings of Koharutie not only show the image of a little girl with a bruised heart, but also the struggle of innocence fighting against nightmares through which is penetrating, little by little, the horror of adulthood.

“If I use my emotions and life force as the earth, and the seeds that I water, then, on paper, that which must blossom will blossom. That which must be born will be born.”


Dipping his brush into the thousand and one colors of his emotionality, each work of Koharutie’s is first and foremost the result of a soul that has chosen not to renounce his internal truth.
Using drawing as a tool to understand himself, the metamorphoses of the infantile figures who haunt his universe are images that reveal the multiple tragedies that run through the heart of this poetic artist.

“For me, who observes, if the children are sad, I am as well, I am sad. If the children suffer, me too, I suffer. The children project themselves in me and therefore I return as a child.”


With the face sometimes crowned by a catfish, other times penetrated by a skull, whatever the events that affected these figures of such tender age, one thing remains roughly the same: no matter the degree of suffering or the violence of visions that imprison them, it is always the most human part of ourselves that these images arouse—that their innocence awakens. As Jacob Boehme so eloquently stated: “Children are our schoolmasters; even with all our wisdom we are crazy compared to them.”



Frédéric-Charles Baitinger
Traduction: Cassandra Katsiaficas


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Self-Renewal.


Explorant l'envers émotionnel des illustrations pour enfant, Koharutie transgresse les codes d'un genre pour en inventer un nouveau : l'émo-pop Art, ou l'art de donner forme à ses angoisses à partir d'images faites pour exprimer de tout autres sentiments. Mêlant la naïveté la plus féconde à l'introspection la plus sévère, les oeuvres ainsi créées reflètent les paradoxes de toute notre génération : et si l'innocence n'était qu'un rêve – et la souffrance, le signe avant coureur de notre rédemption ?

Déchirant l'enveloppe de colère qui le retenait d'exposer au monde sa fragilité, Koharutie (en français, « l'enfant du printemps ») n'est pas seulement un aquarelliste de talent, mais un artiste sincère et sensible cherchant à faire de ses blessures d'enfant, le point de départ de sa renaissance. Self-renewal est le titre d'une de ses peintures.

Mais le bourgeonnement de cette nouvelle vie – par-delà la première qui lui a été donnée – ressemble aussi à une terrible maladie qui pousse celui qui s'y soumet à se retourner contre lui-même : à devenir l'ennemi de ses illusions passées. Prenant entre ses mains sa tête, qui aura la force de se soulever ? Les yeux ouverts sur le vide, les genoux à demi rongés, Koharutie dessine l'espérance étroite de nos espoirs déçus, et l'attente angoissée de nos amours en pleurs. Et si l'aveuglement volontaire était le chiffre sacré de notre condition; l'auto-sacrifice, le symbole de notre engagement dans le monde réel?

Le coursier le plus rapide qui nous porte vers la perfection est la souffrance dit Maître Eckhart. Car c'est toujours de la souffrance que naissent les fruits nouveaux de la vertu et de la charité. Koharutie le sait : sur les terres brûlées de nos absences, à l'heure exacte où les regrets se transmuent en repentir – s'élèveront des champs de fleurs en l'honneur d'une nouvelle Aphrodite; une Aphrodite au front tatoué et qui portera dans ses mains la rose nouvelle de son amour – réinventé.


Self-Renewal.


In exploring the emotional side of illustrations for children, Koharutie transgresses the codes of a genre to create a new one: the Emo-Pop Art, or, the art of giving shape to our anxieties through images normally used to express other emotions. In combining a fecund naiveté with fierce introspection, these pieces together create a reflection of the paradoxes of our generation; namely, if innocence is nothing but a dream, then perhaps suffering is the harbinger of our redemption?

Exposing his fragility to the world by opening the vessel of his anger, Koharutie (a name meaning “child of Spring”) is more than a simply talented watercolor painter— he's a sincere and sensitive artist searching to turn his childhood wounds into the provenance of his renaissance. In fact, “Self-Renewal” is the title of one of his pieces.

But the budding of this new life (beyond, of course, the first life that he was given) in a way resembles a terrible affliction that compels the one who submits to it to turn against himself— to become the enemy of his past illusions. Taking their head in their hands, who will have the strength to rise above? With an eye towards the void and half-gnawed knees, Koharutie illustrates the narrow hope of our broken dreams, and the anxious biding of our tearful romances. His work poses this question: What if willful blindness is the sacred code of our condition, the self-sacrifice, the symbol of our engagement with the real world?


"The fleetest beast to carry you to perfection is suffering," says Meister Eckhart, as born from suffering are the fruits of virtue and charity. Koharutie knows this: on the scorched earth of our shortfalls, at the exact moment when regret turns into repentance—here rise fields of flowers in honor of a new Aphrodite; an Aphrodite with a tattooed forehead who carries in her hands the new rose of her love, reinvented.



Frédéric-Charles Baitinger
Traduction: Cassandra Katsiaficas